mme Gaussen

Mme Andrée Gaussen, une Grande Dame, vient de nous quitter.

 

Notre désarroi est immense, elle laisse derrière elle un grand nombre d'orphelines.

Toute sa vie n'aura été que boutis, elle nous a tout appris, transmis et partagé sans retenue.

Chaque fois que nous aurons un boutis entre les mains nous serons par la pensée avec vous.

Merci pour tout ce que vous avez fait.

Au revoir MADAME.

 

Pour toutes celles qui voudront accompagner Mme Gaussen, la cérémonie se déroulera

le lundi 4 février 2019 à 12 H au crématorium de Nîmes.

Pour lui rendre hommage venez accompagnées d'un boutis.

Merci.

 

Mme gaussen 2

 

Voici l’histoire d’une vie en boutis

Saint Mamert du Gard, le 12 MARS 2018

 Mon nom : Andrée GAUSSEN, j'aurai 97 ans au mois de mai prochain, je suis retraitée de l'Enseignement.

J'ai toujours été attirée par les travaux d'Art et, plus particulièrement, par les ouvrages d'aiguille.

Malgré notre grand âge, mon mari et moi même vivons toujours dans la maison familiale d'un petit village du Gard, aux environs de Nîmes.

Nous avons eu 4 enfants, 12 petits enfants, 17 arrières petits enfants à ce jour.

Comment j'ai découvert le Boutis ? Pour répondre à cette question il faut changer de siècle et remonter aux années 80 (1980!).

J'ai donc découvert le Boutis par hasard, en rangeant une vieille armoire et en me trouvant en présence d'un magnifique jupon qui avait appartenu à une aïeule de mon mari.

Il s'agissait d'une véritable œuvre d'art qui a provoqué chez moi un déclic. J'ai voulu en savoir d'avantage.... Ainsi naissent les véritables passions !!!...

Au terme de patientes recherches, j'ai pu obtenir les précisions que je souhaitais sur les origines de cet art typiquement provençal.

En ce qui concerne la technique, j'ai du mettre au point une méthode personnelle, sans doute mieux adaptée aux temps actuels.

Ensuite je n'ai eu de cesse de transmettre le savoir faire que j'avais acquis afin de faire revivre et pérenniser le Boutis qui glissait peu à peu vers l'oubli. En 1986, j'ai demandé conseil et aide à Mme NOUGAREDE, Conservateur en chef du Musée du Vieux Nîmes, pour communiquer et faire partager ma passion du Boutis. « Notre action a été très simple, nous avons inclus dans la présentation du musée, une vitrine avec des boutis très séduisants qui font partie du fonds.

Je me souviens : un caraco jaune de gaude et un jupon blanc d'une finesse extrême.

L'intérêt et les questions ont suivi …. . Cette toute petite action, dans le musée de la région nîmoise, a suffi pour faire naitre plus de 300 vocations autour de nous » (extraits de la préface du Manuel de Boutis de Mme Gaussen rédigée par Mme NOUGAREDE).

Cet engouement pour le Boutis m'a conduite en 1987/1988, à animer des ateliers d'initiation à la technique du boutis au Musée du Vieux Nîmes.

Par la suite, stages d'initiation, ateliers se sont enchaînés : - partout en France, Paris, Lyon, Bordeaux, Mulhouse …. - dans le Midi, Nîmes, au Musée Souléiade de Tarascon (1994 …) , Saint Gilles, Saint Gènies de Malgoires (1994) ….... - en Espagne, à Gérone où quelques ouvrages ont été entrepris en utilisant ma méthode.

J'ai formé, ce que j'ose appeler des disciples qui ont repris le flambeau lorsque l'âge, inéluctablement, m'a empêché d'assumer la tâche que je m'étais imposée.

Je tiens ici à témoigner ma reconnaissance à une ancienne élève, Mme BORN qui m'a assistée puis suppléée en 1995, avec autant de dévouement que de compétence.

Pour laisser une trace de la petite expérience que j'avais acquise en la matière, en 1998, j'ai écrit un modeste ouvrage intitulé : Le Manuel de Boutis de Mme Gaussen, épuisé aujourd'hui.

Afin de donner suite aux nombreuses demandes qui m'ont été présentées, en 1999, j'ai fait éditer, également, un carton de modèles destinés à faciliter la mise en chantier de mes nouveaux ouvrages. Ces 102 Modèles ont été traduits en japonais.

En novembre 2000, à 79 ans, j'ai eu l'honneur de présenter nos boutis provençaux à Yokohama au Japon. 41 pièces ont été présentées, 16 boutis anciens, 25 boutis contemporains, la plupart généreusement prêtés par des amis passionnés ; j'y ai fait des démonstrations de ma technique.

Ce fut une grande satisfaction de faire découvrir le Boutis au Pays du Soleil Levant.

A compter de 1995, je n'ai plus animé d'ateliers, sauf exception, mais n'ai pas arrêté pour autant de transmettre .

La maison était toujours ouverte à qui voulait apprendre ou partager. J'ai eu beaucoup de visiteurs ! Grace à vous, tous et toutes les passionnés du Boutis , j'ai eu une vie riche, pleine de rencontres, merci à vous !

Merci à Micheline BOUTEILLER qui m'a permis de boutisser à nouveau, me donnant ainsi une sorte de bâton de vieillesse, en tous cas une raison de me lever chaque matin.

Mais revenons au Boutis, à ses reliefs et transparences! Puisse cet Art, qui me passionnera jusqu'à mon dernier jour, continuer à vous émerveiller !

Et laissons à Frédéric MISTRAL le soin de conclure ce témoignage :

« … le boutis, ouvrage divin Qui ressemble à un pré, dont le givre Broda de blanc les feuilles et les pousses ; » F. MISTRAL, CALENDAL Chant III

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GRAND MERCI , POUR  TOUT CE QUE VOUS AVEZ FAIT POUR LE BOUTIS

AU REVOIR Mme GAUSSEN

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rose

 

Article paru sur : http://franceboutis.canalblog.com